Problèmes de transport : Aux feu , aux feux !
Pourquoi les feux de signalisation routiers sont-ils universellement, de haut en bas, rouge-orange-vert alors que la signalisation ferroviaire utilise vert-orange-rouge ?
Cette différence tient à des raisons historiques et à des questions de sécurité. Les vieux bras de signalisation mécaniques étaient conçus pour qu’en cas de panne, c’est-à-dire le bras en bas, ils signifient «stop». La partie lumineuse du signal était constituée de deux verres colorés placés à l’autre extrémité du bras et passant devant une lanterne fixe. La plus haute, le rouge, apparaissait quand le signal était en position basse. Lorsque le chemin de fer est devenu électrique, il a fallu garder des signaux compatibles. Le rouge s’est ainsi retrouvé en bas, car les conducteurs de trains étaient habitués à ce que la position basse marque l’arrêt.
La signalisation routière n’eut pas de prédécesseur; elle fut conçue pour que le signal d’arrêt, le rouge, soit visible de loin. Il fut donc placé en haut.
L’explication historique de Gérard Dorey n’est qu’en partie exacte en ce qui concerne les trains. Elle passe en effet sous silence les endroits du pays où sont utilisés les signaux du quadrant inférieur (l’horizontale signifie danger; 45° vers le bas, roulez). Dans ce cas, le rouge est donc en haut.
La vraie raison pour laquelle le rouge est en bas dans les chemins de fer modernes est d’ordre météorologique. Pour assurer une bonne visibilité en plein soleil, chaque feu est recouvert d’un chapeau. En hiver, la neige peut s’y accumuler et empêcher de voir le feu situé au-dessus. Mettre le rouge en bas est donc une sécurité supplémentaire: c’est le seul feu qui ne puisse pas être obscurci.
Il existe deux sortes de signalisations mécaniques. Dans le vieux système à quadrant inférieur, le bras incliné vers le bas signifie roulez, et le feu rouge, correspondant à la position horizontale du bras, est au-dessus du vert. Dans le nouveau système à quadrant supérieur, les feux sont côte à côte, le rouge étant plus près de l’axe que le vert.
Dans les deux cas, le bras horizontal signifie l’arrêt, mais la disposition des feux de signalisation n’a aucun rapport avec la position du bras. Le rouge est en bas parce que c’est la position la plus proche des yeux du conducteur; le jaune est au-dessus, suivi du vert et, dans les feux quadruples, d’un deuxième feu jaune.
Les usagers de la route ne passant pas de test de vision des couleurs, la position des feux de signalisation doit toujours être la même. Ces signaux sont généralement placés à des endroits où la vitesse est limitée, et à des distances telles qu’un automobiliste doit pouvoir s’arrêter en reconnaissant un feu rouge (caché) à sa seule position.
Le conducteur de train, dont la vision des couleurs est régulièrement testée, doit lire les signaux très en avance de façon à arrêter son train si nécessaire. 11 doit donc identifier les signaux à leur seule couleur, et les repérer de très loin sans pouvoir discerner leur position exacte.
La question de votre lecteur était en fait mal posée car il n’existe pas de système universel de signalisation ferroviaire.
On a vu des systèmes à feu unique avec des filtres de couleur.
La seule règle est que le filtre rouge soit au plus près de l’œil du conducteur, et il arrive que le feu rouge soit placé en haut, comme sur les routes.
Sur les lignes à grande vitesse, une signalisation à double leu jaune est nécessaire. Elle précède le feu jaune unique signifiant «ralentissez», lequel est placé environ un kilomètre avant le feu rouge d’arrêt. Ces doubles feux sont généralement séparés par un feu vert, de façon à améliorer leur visibilité de loin.